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IBK, mort d'un inconditionnel de la françafrique et complice du génocidaire Sassou
Crée le 17/01/2022 à 08:35:42
Mis à jour le 17/01/2022 à 08:35:42

Avec sa mort IBK vient  de rencontrer son Maître » ce qui signifie dans le peuple arabe que  Ibrahim Boubacar Keïta va payer ses crimes dans l’au-delà et qu’il n y a plus rien à dire en ce bas monde (Actualités)

Avec sa mort IBK vient de rencontrer son Maître » ce qui signifie dans le peuple arabe que Ibrahim Boubacar Keïta va payer ses crimes dans l’au-delà et qu’il n y a plus rien à dire en ce bas monde

IBK mort d’un inconditionnel de la françafrique complice du génocidaire Sassou et la résistance du Colonel Assimi Goïta aux sanctions inappropriées contre le Mali.

L’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) est mort à 76 ans le dimanche 16 janvier 2022.
Est ce un mauvais sort des congolais de Brazzaville ou un KO pour les anti –junte militaire?

En effet, on se souvient au nom de l’Internationale socialiste Ibrahim Boubacar Keïta alias IBK a défendu auprès de François Hollande, le dictateur Sassou Nguesso pour que ce dernier change la constitution du 20 janvier 2002 afin de se représenter aux présidentielles de 2016.
Emboîtant ainsi le pas au nouveau président du Conseil des Ministres Italiens Matteo Renzi, fraîchement élu au Conseil Italien en février 2014. Cet avocat de profession, s'engage rapidement dans le jeu de la françafrique lorsqu'il soutient activement Sassou Nguesso. C’est pourquoi lors de son premier séjour en Afrique en 2014 il s’est empressé à rendre visite à Sassou Nguesso au Congo. Il convaincra ainsi François Hollande en aidant le grand corrupteur Sassou qui à ses yeux favorisera "une économie de la paix, des investissements et de la coopération". Le soutien actif de Mattéo Renzi s'explique par les énormes pourcentages proposés par le plus grand corrupteur d'Afrique.
Il faut noter aussi que Mattéo Renzi avocat de profession a le même âge que Denis Christel Sassou Nguesso né le 14 janvier 1975 alors que l'Italien est né le 11 janvier 1975.
Aussitôt après son élection en septembre 2013 IBK se rapproche du Tyran de Brazzaville, l’homme qui est dans tous les coups bas en Afrique.
François Hollande, Manuel Valls, Yves Le Drian, Mattéo Renzi, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), Macky Sall étaient de ceux qui ont plongé le Congo dans une crise constitutionnelle en 2015 en encourageant Sassou Nguesso a modifié la constitution du Congo, violant ainsi la déclaration de Bamako. Et pourtant celle-ci insiste pour que les Etats de l’espace francophone puissent d'une part honorer et parfaire leur engagement à l’égard des principaux instruments internationaux et régionaux en matière de droits de l’Homme et veiller à leur pleine application; et d'autre part promouvoir une culture démocratique intériorisée et le plein respect des droits de l’Homme, préalable à la consolidation de l’Etat de droit démocratique et de la paix.

Est-ce la francophonie est réellement un espace crédible pour renforcer la justice et la liberté ?
On se pose également la question de savoir pourquoi l'ORGANISATION DE LA FRANCOPHONIE et la muette COMMUNAUTE ECONOMIQUE ET MONETAIRE DE l’AFRIQUE CENTRALE "CEMAC" n’ont elles pas assurer l’observation et l’évaluation permanentes des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés au Congo où Sassou est le fossoyeur de la paix et en violation constante des textes nationaux et internationaux. Emprisonnant ses opposants comme le général Jean Marie Michel Mokoko, l’ancien Ministre André Okombi Salissa d’une part et en assassinant par empoisonnement des officiers supérieurs comme Marcel Ntsourou et Guy Brice Parfait Kolélas chef d’un parti politique, candidat à l’élection présidentielle.
Comment celui qui s’est autoproclamé président du comité de haut niveau de l'UA sur la Libye et qui a proposé un forum inclusif de réconciliation nationale à ce pays dévasté en 2011 par la faute de la France ne peut-il pas appliquer la même feuille de route en vue du dénouement de la crise sociale et politique dans son propre pays?

La France préfère accompagner ce dictateur réputé pour sa corruption, ses crimes économiques, ses crimes contre l’humanité et bien sûr les crimes de génocide démontrés dans notre ouvrage « l’autopsie d’un état totalitaire – Crimes d’un génocidaire».
L’ingérence insoutenable de la France n’offre pas aux populations des Etats africains la perspective d’un renouvellement de la classe politique en un mot d’une alternance apaisée. Il se produit ainsi un sentiment psychologique d’insécurité dans les pays où la France impose sa loi et ses sbires.
Comme l’écrit Joseph Siegle dans l’infographie du Centre d’études stratégiques de l’Afrique « En Afrique, le contournement des limites de mandats fragilise la gouvernance … Sur les 10 pays africains qui sont le plus à l’origine des 32 millions de réfugiés ou déplacés en interne, sept sont des pays sans limites de mandats. Alors même que la corruption est un défi pour de nombreux pays africains, elle est particulièrement pernicieuse dans les pays sans limitations de mandats. Dans les pays qui ont modifié ou éliminé ces limites, le rang médian dans l’index des perceptions de corruption de Transparency International est de 134 sur 180. Ce rang est de 46 places plus bas que pour les pays où les limitations de mandats sont respectées ». Source de Joseph Siegle et Candace Cook publié le 14 septembre 2020
La France continue de soutenir les dirigeants africains qui bafouent le principe de la limitation du nombre de mandats présidentiels.
La France a-t-elle maintenant au plus haut niveau des dirigeants corrompus ou corruptibles foulant au pied les valeurs universelles reconnus par de nombreux instruments internationaux.
La France favorise par sa politique l’immigration de nombreux africains persécutés, privés de liberté et du nécessaire pour leur existence.
De nombreux dirigeants soutenus par la France ont contourné ou supervisé l’affaiblissement des restrictions aux limitations de mandats qui existaient au préalable. Alors que le président légalement et légitimement a un mandat bien déterminé. Ce qui constitue pour lui un droit acquis qu’il est pourtant sensé d’assurer jusqu’à son terme, sauf en cas de haute trahison.
Ce silence dans la manipulation des constitutions en Afrique est une grande frustration des populations qui préfèrent soutenir les forces armées qui abrègent la durée du mandat.
Qui peut mettre en cause les multiples mandats des dictateurs qui n’ont pas de limite à s’imposer au regard des constitutions qu’ils modifient ?
A notre avis ce ne sont que les forces armées qui ont
pour rôle en général, le plus important de défendre le pays mais elles peuvent également s’engager dans le contrôle de l’ordre interne, aider les personnes en situation d’urgence ou même attaquer d’autres pays.

C’est ce qui s’est donc passé en 2020 au Mali, lorsque IBK a été renversé par la junte militaire de salut public dirigé par le jeune Colonel Assimi Goïta né en 1983. Fils d'un officier des Forces armées maliennes. Goïta et son équipe défient une partie de la communauté internationale qui a donc envisagé les sanctions contre le Mali.
Que peut-on reproché aux dirigeants de la Transition malienne notamment au colonel Assimi Goïta, l’homme aux deux coups d’état en moins d’une année afin de mieux garantir les droits élémentaires de ses concitoyens?
Dès sa prise de pouvoir en juin 2021 après avoir destitué Bah N’Daw, le successeur de IBK, il avait rassuré la communauté nationale et internationale en ces termes : « D’ores et déjà, j’ai décidé d’allouer les deux tiers des fonds de souveraineté du président (sic), soit 1,8 milliard FCFA par an (alors que Sassou dispose plus de 150 milliards de fonds de souveraineté Ndlr) aux œuvres socio-sanitaires, notamment pour faciliter l’accès à l’eau potable et aux soins de santé primaires dans les zones difficiles d’accès… face à ces impératifs, aucune couche ni aucun groupe ne sera écarté, car le Mali a besoin de chacun et de tous ».
En dehors de ces déclarations, le chef d’Etat a réaffirmé son engagement à « remettre le processus de la transition dans le sens souhaité par le peuple » et à organiser des élections « crédibles, justes transparentes aux échéances prévues.
La pression française et celle de ses alliés et telle que Assimi Goïta ce fils de Soundjiata Keita, reste imperturbable face aux pressions croissantes de la diplomatie française de l’UE, Washington et la CEDEAO en décidant de ne plus répondre aux appels téléphoniques de l’Elysée, ni de la CEDEAO après des sanctions sévères et injustes infligées aux Maliens le 9 janvier 2022. Les autorités maliennes et certaines ONG africaines comme le Comité International pour le Respect et l’Application de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (CIRAC) qualifient ces sanctions d’inhumaines et d’irresponsables.
La France ne peut pas instrumentaliser des puissances étrangères pour imposer sa politique néfaste en Afrique en ne favorisant pas la bonne gouvernance et surtout en violant expressément les fondements de la Charte de la Francophonie, qui consacrent comme objectifs prioritaires l’aide à l’instauration et au développement de la démocratie, la prévention des conflits et le soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme,
La France interventionniste peut-elle se dire « soucieuse de » faire progresser la démocratie par le développement économique et social en Afrique ?
La politique qui dénie aux populations africaines de choisir librement leurs dirigeants favorise des inégalités et la répression.
La France de Macron et Le Drian serait –elle fière du bilan des pratiques de la démocratie, des droits
et des libertés dans l’espace francophone, pour exiger d’une façon sélective des sanctions à certains Etats. Depuis de nombreuses années les dirigeants autoritaires des pays comme le Congo, le Gabon, le Cameroun refusent une véritable concertation avec leur opposition pour un véritable Etat de droit.

Le bilan de la politique française en Afrique des quinze dernières années comporte des insuffisances et des échecs : récurrence de conflits, interruption de processus démocratiques, génocide et massacres, violations graves des droits de l’Homme, persistance de comportements freinant le développement d’une culture démocratique, manque d’indépendance de certaines institutions et contraintes de nature économique, financière et sociale, suscitant la désaffection du citoyen à l’égard du fait démocratique.

Nous dénonçons ainsi avec vigueur le comportement des dirigeants français qui s’éloignent des principes fondamentaux qui supposent :
1. La démocratie, système de valeurs universelles, est fondée sur la reconnaissance du caractère inaliénable de la dignité et de l’égale valeur de tous les êtres humains.
Chaque individu a le droit d’influer sur la vie sociale, professionnelle et politique et de bénéficier du droit au développement dans son pays.
2. L’État de droit qui implique la soumission de l’ensemble des institutions à la loi, la séparation des pouvoirs, le libre exercice des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, ainsi que l’égalité devant la loi des citoyens, femmes et hommes, représentent autant d’éléments constitutifs du régime démocratique.
3. La démocratie exige, en particulier, la tenue, à intervalles réguliers, d’élections libres, fiables et transparentes, fondées sur le respect et l’exercice, sans aucun empêchement ni aucune discrimination, du droit à la liberté et à l’intégrité physique de tout électeur et de tout candidat, du droit à la liberté d’opinion et d’expression, notamment par voie de presse et autre moyen de communication, de la liberté de réunion et de manifestation, et de la liberté d’association ;
4. La démocratie est incompatible avec toute modification substantielle du régime électoral introduite de façon arbitraire ou subreptice, un délai raisonnable devant toujours séparer l’adoption de la modification de son entrée en vigueur ;
5. La démocratie suppose l’existence de partis politiques égaux en droits, libres de s’organiser et de s’exprimer, pour autant que leur programme et leurs actions ne remettent pas en cause les valeurs fondamentales de la démocratie et des droits de l’Homme. Ainsi, la démocratie va de pair avec le multipartisme. Elle doit assurer à l’opposition un statut clairement défini, exclusif de tout ostracisme.

Comme oraison funèbre de IBK, je fais dire ce qui suit: "Lorsque j'étais Président de mon pays le Mali, je n'ai pas bien servi mon peuple et en plus j'ai aidé le dictateur le plus téméraire et sanguinaire de mon pauvre continent à se maintenir au pouvoir. Que Dieu le miséricordieux me juge selon son vouloir. Je savais que j'allais partir m'expliquer à mon GRAND MAITRE, c'est pourquoi je n'ai pas résisté à son appel contrairement à l'homme du bord de l'Alima qui va me suivre bientôt, car ce chemin est bien tracé pour tout le monde, riche ou pauvre, blanc ou noir, croyant ou non croyant, président ou simple citoyen".

Comme épitaphe je fais inscrire sur la tombe du président déchu ce qui suit: "Je suis IBK enfin j'ai trouvé finalement une place où je vais me garer définitivement en observant ceux qui viendront me rejoindre plus tard".
Genève le 17 janvier 2022 à 8h32
Me Maurice Massengo-Tiassé
Dr d’état en droit
Spécialiste en droit international des droits de l’homme.