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(L'expression directe des Citoyens)
Le président Bouteflika défie la rue pendant que le peuple résiste contre la dictature du clan au pouvoir - Auteur: Magdaline Boutros
Crée le 04/03/2019 à 14:48:24
Mis à jour le 04/03/2019 à 14:48:24

Les Algériens disent non à la confiscation de la volonté populaire et à leur indépendance
Le président Bouteflika défie la rue pendant que le peuple résiste contre la dictature du clan au pouvoir
- Auteur: Magdaline Boutros
Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression. Préambule de la déclaration Universelle des droits de l’homme. Un dictateur toléré par certaines puissances qui entretiennent la misère des peuples d’Afrique. » NDLR
De Paris à Montréal, des milliers de membres de la diaspora algérienne ont bruyamment manifesté dimanche contre le dépôt officiel du dossier de candidature du président Abdelaziz Bouteflika, qui souhaite être reconduit à la tête de l'Algérie pour un cinquième mandat.
Des deux côtés de l'Atlantique, la foule était nombreuse, voire impressionnante. Pendant que plusieurs centaines d'Algériens chantaient « Y en a marre de ce pouvoir » devant le consulat algérien à Montréal, situé à l'intersection des rues Sherbrooke et Saint-Urbain, des milliers de leurs concitoyens étaient rassemblés sur la place de la République dans la capitale française sous une mer de drapeaux vert et blanc.
« On est ici pour dire non à la corruption, non à la mauvaise gestion, non à la confiscation de la volonté populaire et de notre indépendance », a lancé Jihed Halimi, l'un des organisateurs du rassemblement montréalais. Celui-ci promet de manifester tous les dimanches, aussi longtemps que le mouvement conservera son élan en Algérie.
Une détermination qui résonnait aussi parmi les manifestants en France, l'ancienne puissance coloniale. « On s'est dit qu'ils n'oseraient pas, on en rigolait. Mais ils ont osé, s'est insurgée Leila, 38 ans, dont les propos ont été rapportés dans le quotidien Libération. Ils ont confisqué notre indépendance. Il n'y a pas de système de santé, les diplômés doivent quitter le pays. Ils pensaient nous avoir matés, mais nous n'avons plus peur. »
Plus peur, puisque, depuis une dizaine de jours, les Algériens se mobilisent massivement dans la capitale, Alger, mais également dans plusieurs localités de ce pays qui avait été épargné par les révoltes du Printemps arabe.
Une contestation inédite dont l'élément déclencheur s'est produit deux semaines plus tôt, le 10 février, lorsqu'Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans, largement diminué par un AVC subi en 2013, a annoncé qu'il allait briguer l'élection présidentielle du 18 avril, dont l'issue est connue d'avance. Une décision qui a été officialisée dimanche, avec le dépôt formel de son dossier de candidature par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane. Peu de temps après, l'ex-premier ministre Ali Benflis - principal adversaire aux scrutins de 2004 et de 2104 - annonçait qu'il renonçait à se présenter à la présidentielle, qui, selon lui, n'a plus « lieu d'être » en raison de la contestation.
Un recul
Face à l'imposante mobilisation des derniers jours, le pouvoir a timidement reculé, dimanche.
Dans une lettre lue par M. Zaalane, Abdelaziz Bouteflika, qui est actuellement hospitalisé en Suisse, s'engage à ne pas aller au bout de son cinquième mandat et à organiser une nouvelle élection présidentielle à laquelle il ne serait pas candidat.
La date de cet autre rendez-vous électoral serait fixée par une « conférence nationale indépendante », précise-t-il.
« J'ai écouté et entendu le cri du coeur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie », a assuré le président par la voix de son directeur de campagne.
Des manifestants ont posé une affiche dénonçant le régime Bouteflika sur la clôture du consulat algérien, dimanche, à Montréal.
Mais pour Najib Lairini, chargé de cours au Département de science politique de l'Université de Montréal, le régime ne fait rien d'autre que rire au nez du peuple algérien. « Ils essaient de gagner du temps, de calmer le mouvement, mais je ne pense pas que ça va réussir. »
Le président fantôme, dont le dernier discours devant un public remonte à 2012, n'est qu'une marionnette dont les fils sont tirés par une coalition - formée de militaires, d'hommes d'affaires influents, de la famille Bouteflika et de membres du parti Front de libération nationale - qui s'accroche désespérément au pouvoir, pointe le politologue.
« Ils sont complètement surpris par la mobilisation. Ils n'ont pas de plan B. Cette proposition de faire des élections anticipées, ça démontre qu'ils ne sont pas parvenus à un consensus sur le prochain homme qui va pouvoir garantir le maintien de leurs intérêts respectifs », soutient-il.
Depuis vingt ans, cette coalition maintient Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en se fondant sur la légitimité historique de l'homme, figure de la lutte pour l'indépendance des années 1960, et sur la manne pétrolière. « Le régime a su maintenir la paix sociale grâce à la redistribution de la rente pétrolière, qui a permis jusque-là de calmer les soubresauts », explique Najib Lairini.
« Or, depuis plus de deux ans, en raison de la baisse du prix du pétrole, les recettes ne sont plus au rendez-vous, l'Algérie a donc été obligée de passer à la planche à billets, ce qui a fait croître l'inflation et causé la dévaluation du dinar », analyse le politologue.
Ils pensaient nous avoir matés, mais nous n'avons plus peur
Une situation qui a conduit le pays dans un cul-de-sac économique et politique. « L'Algérie se retrouve dans une situation catastrophique, dans la mesure où les finances publiques ne peuvent plus continuer à financer la paix sociale. »
Et la crainte de voir basculer le pays aux mains des islamistes ne tiendrait plus la route, selon M. Lairini. « Cette rhétorique, de dire c'est soit nous, l'autoritarisme, soit la menace islamiste, a été utilisée partout dans le monde arabe. Mais cette carte ne peut plus être jouée. Le mouvement islamiste s'est dispersé, a perdu plusieurs batailles politiques ou militaires. »
Un point de vue que partage Hamza Bendaoudi, présent à la manifestation montréalaise de dimanche. « Ce qu'on voit dans les rues en Algérie, ce ne sont pas des islamistes ou des extrémistes. Ce sont des Algériens. Il y a des familles dans les rues. C'est ce qui est magnifique et c'est ce qui dérange le pouvoir. C'est un mouvement qui est entièrement pacifiste. »
Plus la rue va prendre de la force, plus le régime va être contraint de reculer, croit Najib Lairini. D'ailleurs, une fois la nuit tombée, dimanche, les rues d'Alger, comme celles de bien d'autres au pays, ont une nouvelle fois résonné sous les slogans de centaines de jeunes hérissés par ce nouvel affront porté par un régime autoritaire, mais fatigué....
- Auteur: Magdaline Boutros
Considérant qu'il est essentiel que les droits de l'homme soient protégés par un régime de droit pour que l'homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l'oppression. Préambule de la déclaration Universelle des droits de l’homme. Un dictateur toléré par certaines puissances qui entretiennent la misère des peuples d’Afrique. » NDLR
De Paris à Montréal, des milliers de membres de la diaspora algérienne ont bruyamment manifesté dimanche contre le dépôt officiel du dossier de candidature du président Abdelaziz Bouteflika, qui souhaite être reconduit à la tête de l'Algérie pour un cinquième mandat.
Des deux côtés de l'Atlantique, la foule était nombreuse, voire impressionnante. Pendant que plusieurs centaines d'Algériens chantaient « Y en a marre de ce pouvoir » devant le consulat algérien à Montréal, situé à l'intersection des rues Sherbrooke et Saint-Urbain, des milliers de leurs concitoyens étaient rassemblés sur la place de la République dans la capitale française sous une mer de drapeaux vert et blanc.
« On est ici pour dire non à la corruption, non à la mauvaise gestion, non à la confiscation de la volonté populaire et de notre indépendance », a lancé Jihed Halimi, l'un des organisateurs du rassemblement montréalais. Celui-ci promet de manifester tous les dimanches, aussi longtemps que le mouvement conservera son élan en Algérie.
Une détermination qui résonnait aussi parmi les manifestants en France, l'ancienne puissance coloniale. « On s'est dit qu'ils n'oseraient pas, on en rigolait. Mais ils ont osé, s'est insurgée Leila, 38 ans, dont les propos ont été rapportés dans le quotidien Libération. Ils ont confisqué notre indépendance. Il n'y a pas de système de santé, les diplômés doivent quitter le pays. Ils pensaient nous avoir matés, mais nous n'avons plus peur. »
Plus peur, puisque, depuis une dizaine de jours, les Algériens se mobilisent massivement dans la capitale, Alger, mais également dans plusieurs localités de ce pays qui avait été épargné par les révoltes du Printemps arabe.
Une contestation inédite dont l'élément déclencheur s'est produit deux semaines plus tôt, le 10 février, lorsqu'Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans, largement diminué par un AVC subi en 2013, a annoncé qu'il allait briguer l'élection présidentielle du 18 avril, dont l'issue est connue d'avance. Une décision qui a été officialisée dimanche, avec le dépôt formel de son dossier de candidature par son directeur de campagne, Abdelghani Zaalane. Peu de temps après, l'ex-premier ministre Ali Benflis - principal adversaire aux scrutins de 2004 et de 2104 - annonçait qu'il renonçait à se présenter à la présidentielle, qui, selon lui, n'a plus « lieu d'être » en raison de la contestation.
Un recul
Face à l'imposante mobilisation des derniers jours, le pouvoir a timidement reculé, dimanche.
Dans une lettre lue par M. Zaalane, Abdelaziz Bouteflika, qui est actuellement hospitalisé en Suisse, s'engage à ne pas aller au bout de son cinquième mandat et à organiser une nouvelle élection présidentielle à laquelle il ne serait pas candidat.
La date de cet autre rendez-vous électoral serait fixée par une « conférence nationale indépendante », précise-t-il.
« J'ai écouté et entendu le cri du coeur des manifestants et en particulier des milliers de jeunes qui m'ont interpellé sur l'avenir de notre patrie », a assuré le président par la voix de son directeur de campagne.
Des manifestants ont posé une affiche dénonçant le régime Bouteflika sur la clôture du consulat algérien, dimanche, à Montréal.
Mais pour Najib Lairini, chargé de cours au Département de science politique de l'Université de Montréal, le régime ne fait rien d'autre que rire au nez du peuple algérien. « Ils essaient de gagner du temps, de calmer le mouvement, mais je ne pense pas que ça va réussir. »
Le président fantôme, dont le dernier discours devant un public remonte à 2012, n'est qu'une marionnette dont les fils sont tirés par une coalition - formée de militaires, d'hommes d'affaires influents, de la famille Bouteflika et de membres du parti Front de libération nationale - qui s'accroche désespérément au pouvoir, pointe le politologue.
« Ils sont complètement surpris par la mobilisation. Ils n'ont pas de plan B. Cette proposition de faire des élections anticipées, ça démontre qu'ils ne sont pas parvenus à un consensus sur le prochain homme qui va pouvoir garantir le maintien de leurs intérêts respectifs », soutient-il.
Depuis vingt ans, cette coalition maintient Abdelaziz Bouteflika au pouvoir en se fondant sur la légitimité historique de l'homme, figure de la lutte pour l'indépendance des années 1960, et sur la manne pétrolière. « Le régime a su maintenir la paix sociale grâce à la redistribution de la rente pétrolière, qui a permis jusque-là de calmer les soubresauts », explique Najib Lairini.
« Or, depuis plus de deux ans, en raison de la baisse du prix du pétrole, les recettes ne sont plus au rendez-vous, l'Algérie a donc été obligée de passer à la planche à billets, ce qui a fait croître l'inflation et causé la dévaluation du dinar », analyse le politologue.
Ils pensaient nous avoir matés, mais nous n'avons plus peur
Une situation qui a conduit le pays dans un cul-de-sac économique et politique. « L'Algérie se retrouve dans une situation catastrophique, dans la mesure où les finances publiques ne peuvent plus continuer à financer la paix sociale. »
Et la crainte de voir basculer le pays aux mains des islamistes ne tiendrait plus la route, selon M. Lairini. « Cette rhétorique, de dire c'est soit nous, l'autoritarisme, soit la menace islamiste, a été utilisée partout dans le monde arabe. Mais cette carte ne peut plus être jouée. Le mouvement islamiste s'est dispersé, a perdu plusieurs batailles politiques ou militaires. »
Un point de vue que partage Hamza Bendaoudi, présent à la manifestation montréalaise de dimanche. « Ce qu'on voit dans les rues en Algérie, ce ne sont pas des islamistes ou des extrémistes. Ce sont des Algériens. Il y a des familles dans les rues. C'est ce qui est magnifique et c'est ce qui dérange le pouvoir. C'est un mouvement qui est entièrement pacifiste. »
Plus la rue va prendre de la force, plus le régime va être contraint de reculer, croit Najib Lairini. D'ailleurs, une fois la nuit tombée, dimanche, les rues d'Alger, comme celles de bien d'autres au pays, ont une nouvelle fois résonné sous les slogans de centaines de jeunes hérissés par ce nouvel affront porté par un régime autoritaire, mais fatigué....
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