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L'an 30 de la Conférence Nationale Souveraine -CNS:Le bilan négatif- De l'abandon des actes salutaires, démocratiques de la CNS à l'instauration de l'oyocratie l'apartheid au Congo :
Ajouté le 26/05/2021


La véritable paix introuvable au Congo
L’apartheid ou la mort dans le royaume d'Oyo de l'Empereur Sassou Nguesso
S’il y a des termes que Sassou Nguesso et son clan réfutent avec violence pour caractériser la situation politique et socio-politique au Congo c’est ceux de dictateur, et de l’apartheid.
Et pourtant ces termes au Congo s’appellent l’oyocratie.
Même s’il ne s’agit pas du modèle qui a eu cours en Afrique du Sud jusqu’à la libération de Nelson Mandela en février 1990, pourtant dans les principes et leur mise en les situations socio-politiques sont les mêmes.
La ségrégation ethnique dans l’armée et l’administration civile est une réalité que personne ne peut nier aujourd'hui au Congo.
Sassou a réinventé l’apartheid.
Sassou a instauré un apartheid masqué par un régime répressif et népotiste.
Les faits et réalités sur le terrain le démontrent facilement.
Nous l’avons démontré dans l’ouvrage « L’autopsie d’un Etat totalitaire, les crimes d’un génocidaire ».
Ce livre en est une illustration, un constat basé sur des données irréfutables.
Ce qui est beaucoup plus graves est que ce système ségrégatif ne pourra que prospérer en raison du refus du régime de Sassou de faire un véritable dialogue inclusif avec tous les acteurs politiques et ceux de la société civile. En un mot de convoquer une conférence nationale digne de ce nom, comme en en février- juin 1991, voici 30 ans.
Dans combien de temps le véritable choix des urnes au Congo sera respecté. One man, one vote ?
Trente ans après la fin de la Conférence Nationale souveraine tenue du 25 février au 10 juin 1991 qui a instauré une démocratie pluraliste, adopté la Charte de l’unité nationale, la charte des droits et des libertés ;
Le 25 février 1991 la Conférence nationale est ouverte au palais des Congrès de Brazzaville. Pendant ces assises, le Général Jean Marie Michel Mokoko, Chef d’état-major général assure la protection des 1150 délégués représentant 70 partis politiques, 130 associations et des individualités.
Acte portant définition des critères de désignation des cadres dirigeants politiques administratifs diplomatiques et militaires
Article 1er
Sont désormais retenus pour la désignation des Cadres Dirigeants politiques, administratifs, diplomatiques et militaires, les critères généraux ci-après:
- Technicité et compétence
- Expérience
- Probité morale
- Conscience professionnelle
- Sens élevé du devoir national
- Impartialité
Article 2
Ces critères s’appliquent aux Congolais de toutes les catégories socioprofessionnelles susceptibles d’être promus aux différentes responsabilités citées à l’article 1er.
Acte portant abolition de la censure
Article 1er
La censure est abolie sur toute l’étendue du Territoire National en matière d’information et de communication.
Acte portant modalités de recrutement dans les différents secteurs publics et parapublics
Article 1er
Les recrutements dans les diverses branches socioprofessionnelles des Secteurs publics et parapublics, sont désormais conditionnés par la réussite aux concours ou toute autre forme de sélection officielle organisée à cet effet.
Article 2
Tout recrutement doit faire l’objet d’un avis de concours ou de sélection.
Acte portant restauration de l’Inspection Générale Administrative et Financière
Article 1er
L’Inspection générale Administrative et Financière est restaurée.

Les États n’existent que pour les individus. Ils n’ont le droit de violer ni les droits individuels ni les droits collectifs. Loin de s’opposer, les droits de l’homme et le pouvoir politique s’épaulent. Le pouvoir politique ne doit donc pas limiter les droits de l’homme, comme les droits de l’homme ne doivent pas s’insurger contre le pouvoir établi respectueux de la primauté du droit. C’est pourquoi depuis ma soutenance de thèse en mars 1986, je suis un fervent défenseur du principe de la limitation de la souveraineté nationale en introduisant la notion du droit d’ingérence dans un État violant les droits de l’homme. Le principe de non-ingérence dans les affaires intérieures d’un État doit céder le pas devant les exigences des droits de l’homme, dont le respect est essentiel pour l’humanité. C’est pourquoi, il faut dénoncer et présenter les crimes cachés d’un violateur en série des droits fondamentaux au Congo.
Sassou a été renversé démocratiquement à la Conférence Nationale en juin 1991 et par le peuple à travers les élections de 1992 pour ses crimes de sang et ses crimes économiques commis de 1972 à 1990.Ensuite pour rebondir Sassou a fait élire le Professeur Pascal Lissouba à sa place avant de le faire torpiller par ses pions au sein de son équipe. Le professeur Lissouba comme Bernard Kolélas, moins outillés politiquement, n’ont pas vu le piège tendu par le renard Sassou qui va leur imposer la guerre et reconquérir le pouvoir. Enfin Sassou a roulé tout le monde en prétendu homme de paix, gardien et défenseur acharné de la constitution du 15 mars 1992.
Sassou avait comme je le lis dans mon ouvrage avait porté donc des habits neufs sur un corps puant la transpiration de la dictature personnelle pour paraître devant l'opinion nationale comme internationale comme un homme nouveau, transformé et démocrate. D'ailleurs il va rassurer ses maîtres français qui l'ont aidé en 1997 en ces termes je cite son ouvrage " le manguier , le fleuve et la souris" à la page 166: " je dis à la France que je vais remettre de l'ordre dans le pays, que j'ai la volonté de coopérer plus étroitement avec elle et qu'elle est, plus que jamais, la bienvenue au congo. Nous avons les hommes et les ressources. Nous avons de quoi fournir du travail à ceux qui veulent tenter leur chance , pas uniquement dans le domaine des hydrocarbures, mais aussi dans l'agriculture, l'exploitation forestière, l'éducation, le commerce. il dépend donc de la france de donner une nouvelle impulsion à notre coopération, dans le sens que je viens d'évoquer..." J'ai bon espoir. Le président Jacques Chirac est authentique ami de l'Afrique, et du congo en particulier"...
Ce vaste programme de remise en ordre de l’État et de la société ne s’est pas réalisé, favorisant un grand déséquilibre entre le clan mboshi et le reste de la population. C’est une pure escroquerie. Échec ! Il y a eu une politique de développement séparé c’est-à-dire une politique d’apartheid, d’hégémonisme du clan mboshi.
On se demande même si Sassou n’est pas atteint de trouble du fonctionnement mental qui se manifeste par une méfiance exagérée des autres, une sensation de menace permanente et un sentiment de revanchard invétéré.
On se pose bien la question de l’état mental de Sassou Nguesso. Je donne raison à sa fille, la regrettée Édith Bongo qui, à Paris, avenue Rapp au cours d’un repas avec son Père me dira : « Maître vous soutenez le retour de mon Père aux affaires ; mais il n’a plus personne autour de lui. Il va gouverner avec qui ? Laissez-le dans la solitude de sa retraite ». Et je lui ai dit : nous sommes là, car personne ne peut accepter ce qui se passe au Congo depuis 1993, avec les violations de la constitution et les violences politiques.
Aujourd’hui, il est triste de constater que sa fille Édith avait raison de se poser des questions sur les réelles capacités de son père à exécuter un programme très ambitieux pour le Congo.
Je ne pense pas que Madame Édith Bongo aurait pu admettre certains dérapages paternels sous influence des Kiki, Coco, Bouya, JDO et bien d’autres, ces enfants de malheur d’une ambition démesurée et d’une arrogance inouïe. C’est la mauvaise graine qui a germé, rendant le paysage congolais méconnaissable. Sassou a causé 100 fois plus de maux que Pascal Lissouba.

Me Maurice Massengo-Tiassé
Ancien Vice-Président de la Commission Nationale des Droits de l'Homme (CNDH)


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